Des grilles rouillées qui tentent de protéger les vestiges de ce qui fut autrefois comparé à Versailles, une végétation qui a repris ses droits depuis plusieurs décennies, des toits effondrés offrant les planchers aux ravages de la pluie. Nous sommes devant un château en péril.

La construction de ce château a commencé vers 1850 pour la femme d’un riche industriel de la région. Elle a fait intervenir des artistes qui ont décoré les façades et l’intérieur. Ainsi la façade arrière attire rapidement notre attention, plus particulièrement les quatre statues qui soutiennent les balcons. Ces cariatides sont magnifiques et intactes. Ce sont d’ailleurs les rares éléments du château à être encore préservés. Impossible pour nous d’entrer dans une seule pièce. Plafonds et planchers sont effondrés et même nos équipements ne nous permettent pas de le visiter en sécurité. Nous contemplons donc les restes de tapisseries d’époque à travers les fenêtres cassées.

Sous les marches, nous trouvons un accès aux sous-sols. Les fondations étant solides, nous parvenons à les parcourir sans risques. Il ne reste plus grand chose, mais nous sommes intrigués par les restes du système électrique, les anneaux de porcelaines qui acheminaient autrefois le courant sont anormalement gros. Nous finissons en parcourant les couloirs qui passent sous les trois bâtiments qui composent le château et ressortons au bout du terrain.

Après la visite nous regagnons la voiture et engageons une conversation avec des habitants. Nous en apprenons un peu plus sur l’histoire de ce lieu, classé à l’inventaire supplémentaire du patrimoine depuis les années 80, le propriétaire actuel ne peut plus en assumer l’entretien et refuse de l’inscrire au patrimoine historique. Dommage, cela pourrait peut-être permettre de le sauver. Une habitante nous annonce alors que le château va être rasé. Nous sommes stupéfaits, d’autant que les moules qui ont servi à fabriquer les statues… sont gardés au musée du Louvre ! Encore une fois, nous quittons un spot avec un goût amer et une certaine tristesse à l’idée de voir disparaître un tel bijou…

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