Aujourd’hui nous sommes dans un quartier résidentiel, il fait beau et il y a du monde dans la rue. Nous sommes assez loin de notre objectif, mais c’est plus prudent à cause du voisinage. Chose étrange, alors que nous nous garons devant une maison, le propriétaire qui passe la tondeuse ne lève même pas la tête... c’est un comportement dont nous n’avons pas l’habitude dans notre région. Le coin doit être très tranquille pour qu’on ne fasse pas attention à nous. Nous nous sentons donc à l’aise, bien que nous prenions autant de précautions que d’habitude, pour nous diriger vers cette maison abandonnée.

Nous passons rapidement la petite clôture, nous sommes en face d’autres habitations. Dans la précipitation nous repérons une petite ouverture qui pourrait nous permettre d’entrer par la cave. Nous décidons quand même de faire le tour pour trouver un accès plus facile et nous en trouvons un. De l’autre côté une porte n’est pas fermée à clef, nous n’avons qu’à l’ouvrir pour entrer. Nous arrivons à l’intérieur par un petit vestibule qui a été complètement retourné. A ce moment là nous pensons que la visite sera rapide, car il semble que des voleurs soient passés avant nous.

Nous ne nous attardons pas dans cette première pièce et continuons la visite. Dans la seconde se trouve un piano, intact, mais la pièce a été retournée également. Au passage nous notons que l’architecture est bien étrange. Les plafonds ne sont pas tous à la même hauteur, et les pièces sont imbriquées les unes dans les autres, reliées par des sortes de couloir. Cette maison a dû être modifiée plusieurs fois. Nous accédons à l’étage et c’est là que notre visite commence vraiment.

Dans la chambre, qui est restée intacte, nous trouvons des descentes de lit... en peau de renard, ou plutôt en renard, car la tête et les pattes ont été conservés. Nous trouvons ça d’un goût douteux, mais nous apprécions tout de même car cela donne un certain intérêt à l’endroit. Cette pièce contraste avec nos premiers pas sur les lieux. Nous lisons quelques correspondances restées sur une commode.

Elles sont écrites en vieux Français, d’une écriture très propre et régulière, sans doute à la plume. C’est une trace de présence que nous aimons trouver lors de nos explorations. En redescendant nous arrivons dans un petit salon, préservé lui aussi, dans lequel nous mettons la main sur de vieux vinyles et une bouteille de bière, pleine. Malheureusement ce n’est pas de la leffe, nous continuons donc la visite. Nous sortons par une grange qui devait être le garage. Un vieux poste radio a échappé aux ravages du temps et attend sagement qu’on le rallume...
Il est temps de sortir, même si le voisinage ne semblait pas s’occuper de nous, nous préférons ne pas trop trainer pour éviter de voir arriver la police.

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