Notre esprit est encore dans ce château que nous venons de visiter quand nous arrivons aux abords de notre nouvel objectif. Le soleil qui illumine la campagne Piémontaise nous réchauffe un peu. Voilà quelques kilomètres que nous avons quitté la dernière route praticable. Nous roulons à présent sur un chemin de terre qui nous donne la sensation d’arriver au bout du monde, du moins au bout du pays. Nous garons la voiture en retrait du sentier, un peu plus bas nous attend la seconde visite du jour, une Villa d’un autre siècle.

Nous suivons des traces assez prononcées dans la végétation. Elles nous mènent directement à un accès plus que facile. Cette simplicité est souvent le signe d’un endroit ravagé par le passage de gens moins intéressés que nous par le patrimoine. Cette crainte se confirme rapidement. Nous entrons par une fenêtre qui s’ouvre sur un spectacle assez triste. Les murs ont été tagués, les portes arrachées, les parquets volés. Nous commençons tout de même notre visite en règle à la recherche de quelques vestiges d’une splendeur passée, ou au moins de pièces plus intéressantes que celle-ci.

Rapidement nous tombons sur une immense salle, qui bien qu’elle soit dans le même état que le reste, nous intrigue. Dans un coin de cette salle sont stockées des rangées de sièges de cinéma. De vieux sièges en bois, et vu leur nombre, la salle devait en être entièrement équipée. Pourtant nous ne trouvons ni scène, ni dispositif de projection. Un peu plus loin nous marchons sur des uniformes. Ce sont manifestement des tailles enfant, leur texture et leur couleur bleu gris nous font penser au style des années 30. Ces deux éléments nous font immédiatement imaginer que cet endroit fut un pensionnat à un moment ou un autre. Nous ne trouvons pourtant pas de lits ou autres éléments qui ne le confirmeraient. Depuis cet endroit du bâtiment, nous avons une vue sur l’aile symétrique. Nous traversons rapidement les longs couloirs pour aller dans sa direction, dans l’espoir d’y découvrir une chapelle. Cette chapelle nous la trouvons effectivement, mais elle est malheureusement très dégradée. Elle n’en reste pas moins intéressante et nous nous y attardons un moment.

Nous avons peu d’informations concernant cette battisse. Construite à la fin du 18ème siècle pour servir d’habitation, elle semble avoir été modifiée et transformée à plusieurs reprises. Son utilisation comme pensionnat n’est peut-être qu’une de ses nombreuses vies. Aujourd’hui en vente et dans un état lamentable, il est probable qu’elle ne survive pas longtemps. Notre visite se termine par quelques prises de vue à l’extérieur, puis nous repartons comme nous sommes arrivés, en évitant les promeneurs qui longent la propriété.

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