Le 28 juin 1991... C’est la date qui figure sur un rouleau de papier qui sort cette imprimante. Nous sommes dans le poste de contrôle de ce qui était autrefois une aciérie, abandonnée depuis vingt ans selon cet indice que nous venons de trouver... Il y a longtemps que nous n’avons pas visité de friche industrielle et celle ci nous faisait de l’œil depuis quelque temps. Ce matin nous avons bravé le mauvais temps, traversé un champ humide, une rivière, escaladé plusieurs palissades, mais l’endroit en vaut le coup.

Nous sommes devant le seul accès qui semble encore possible, et il est plutôt haut et dangereux. Avant de nous aventurer à escalader cette charpente en décomposition, nous entamons un nouveau tour du bâtiment. Parfois des accès évidents peuvent nous échapper... et aujourd’hui c’est le cas. Une petit ouverture qui ne nous avait pas sautée aux yeux lors du premier passage, se révèle en fait moins risquée que notre première solution. Nous entrons donc par là, en espérant que ce local débouche bien sur la grande aciérie.

La lumière ambiante rend les couleurs magnifiques dans cet escalier que nous empruntons pour gagner les étages. Quelques culs de sac plus tard nous voila enfin devant notre objectif, la salle principale. Les rayons du soleil qui se lève subliment ce qui nous fait tout de suite penser à un cimetière... Devant nos yeux se dressent des dizaines de piliers en bétons, qui autrefois devaient supporter les équipements de l’usine. Ils sont aujourd’hui là, mis à nus et offrent un spectacle impressionnant.
Le lieu est aussi beau qu’il est compliqué d’y circuler, nous traversons la salle principale au prix de nombreux efforts pour escalader les piliers les uns après les autres, jusqu’aux fours. Ceux ci sont restés intacts, on peut encore y voir les épaisseurs de briques réfractaires et on y devine des traces de métaux.

Ce n’est pas l’aciérie abandonnée la plus grosse que nous ayons visité, mais il y règne une ambiance particulière que nous ne pouvons décrire et qui fait que l’on s’y sent bien. Malgré qu’elle ait été fermée depuis longtemps, nous ne voyons pas trop de traces de casse ou de tags. C’est sans doute grâce à l’accès compliqué, car à l’extérieur les murs ont été attaqués.
Seul regret de cette exploration, nous avons vu un château d’eau sur le bâtiment en arrivant, mais nous ne pourrons pas l’escalader. Une fois là-haut nous serions bien trop visibles depuis la route, et les terrains voisins, sur lesquels lors de nos repérages nous avions vu plusieurs fourgons de police en "planque". Nous repartons donc sagement, nous disant que parfois il faut savoir renoncer...

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