Voilà bien longtemps que nous n’étions pas entrés dans un site d’apparence aussi dangereux. Pour arriver sur cette plateforme, il aura fallu escalader une partie de la charpente, monter sur un escalier sans marches et éviter les trous des dalles d’acier perforées par le temps. Le paysage métallique que nous découvrons, comme ce portique qui nous fait instantanément penser à "la porte des étoiles", valaient pourtant quelques efforts. Nous sommes dans un ancien carreau minier et aujourd’hui les casques ne seront pas de trop.

Depuis la route, le site est immanquable. Le chevalement s’élève à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Pour y arriver nous traversons le petit village, constitué de ce qui étaient autrefois les logements des mineurs. Les rues sont toutes parallèles et les intersections à la perpendiculaire. Au bout de la rue principale se dresse une petite chapelle. Cette partie étant habitée, nous nous dirigeons directement vers le site qui nous intéresse. De l’autre côté des bâtiments abandonnés, des artistes ont élu domicile dans une partie du site. Pendant que nous nous garons, nous contemplons donc des dizaines d’œuvres d’art faites pour la plupart avec des matériaux de récupération, probablement trouvés sur place. Alors que nous entrons dans le périmètre du carreau, nous entendons des bruits de disqueuse. Ce ne sont pas des récupérateurs qui officient, juste un artiste en pleine création métallique.

Le bâtiment est grand ouvert, ce qui facilite l’accès, au moins du rez-de-chaussée. En effet, les escaliers ont été découpés pour empêcher l’accès aux étages. D’en bas nous voyons la lumière passer à travers les plaques de métal qui constituent les plateformes. Il va falloir faire preuve de la plus grande prudence, car le métal rouillé peut céder à n’importe quel moment et sans prévenir. Nous entamons donc une ascension de la charpente pour nous hisser dans les niveaux supérieurs. Des morceaux de ferraille tombent sur nos casques. Nous redoublons de prudence. Une fois au niveau le plus élevé, le décor est magique. Cet enchevêtrement de poutres métalliques, de rails et de machines procure une sensation difficilement explicable. Le vent s’est levé et se met maintenant à souffler très fort.

Il serait trop dangereux de rester plus longtemps ici, les morceaux de verre et de métal qui sont en train de se décrocher pourraient se mettre à voler. Nous redescendons prudemment et cherchons la salle des pendus. Elle a malheureusement trop souffert. Décidément les visiteurs ont trop peu de respect pour ce symbole de l’activité minière de notre pays. Nous faisons quand même quelques clichés, puis ressortons du bâtiment.

Au moment de repartir, un autre bâtiment attire notre attention, mieux fermé celui-ci. Nous faisons le tour pour trouver un accès et devons insister un peu car à première vue, tout est verrouillé. Une fois dedans nous ne regrettons pas d’avoir persévéré. Nous sommes à présent dans la salle de contrôle des machines du carreau. Même si elle a déjà été visitée, elle est relativement intacte. Cette partie là est vraiment la plus intéressante, et nous avons failli la rater !

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